Aimer ceux qui nous agacent ! Est-ce possible ?
Nous avons certainement tous eu déjà un collègue de travail qui nous a irrité, un ex épuisant ou un parent qui nous pose problème… Porter des gens difficiles dans son cœur demande un peu de pratique et d’introspection, mais est tout à fait faisable.
Chacun de nous mène son propre combat, et la colère voile systématiquement notre vision et sape toute notre énergie.
Évidemment, nous savons tout au fond de notre cœur qu’il nous faudrait initialement gérer tout ce petit monde dans la sérénité et dépasser l’agacement avec un détachement affable. Cela nous apporterait la paix intérieure ! A défaut, cela nous éviterait de voir notre équilibre perturbé et de nous transformer en personne acariâtre au contact de ces personnes éreintantes.
1ère piste : Ne pas réprimer nos sentiments,
mais les analyser. Si nous réprimons nos émotions, elles se traduiront physiquement : gorge nouée, nœud à l’estomac, dents serrées, fatigue extrême, dépression….
Tout ce qui est réprimé revient à la charge, à moins d’être résolu…
Nous avons le choix entre ne rien faire et rester frustré, ou d’agir : cela exige courage et sagesse !
Mais très souvent, nous ne pouvons réellement pas faire grand-chose. Reste alors un autre choix possible : accepter !
L’acceptation, dans son sens le plus profond, consiste à changer quelque chose en soi afin de ne plus être dérangé par ce que les autres font, et ce sans nous endurcir émotionnellement, ni devenir insensible ou indifférent. À y réfléchir de plus près, nous découvrirons que, très souvent, ce genre de critiques met en lumière nos propres comportements ancrés, et cela nous permet d’apprendre à nous connaître. Parfois, la parole de l’autre est injuste. Nous pouvons alors lâcher-prise, car la personne qui nous traite mal en dit plus sur elle-même que sur vous. Nous ne sommes pas responsables de ses attentes… Nous avons tous nos défis à relever…
Commençons par regarder nos propres souffrances. C’est comme se scinder en deux : une partie en souffrance et l’autre entière. Cette pratique très « bouddhiste » offre de l’amour à la partie blessée dès que nous expirons. Et plus nous ressentons de l’amour pour nous, et moins la négativité des autres aura d’emprise. Si nous nous sentons bien en nous-même, nous n’avons rien à craindre .
Aimer et apprécier sont deux choses différentes. Nous ne sommes absolument pas tenus d’apprécier nos ennemis.
Pour les bouddhistes, aimer signifie souhaiter que l’autre personne soit heureuse. Il est toujours utile de souhaiter de la chance à son ennemi, ne serait-ce que pour éviter un comportement hostile produit par la tristesse. Contribuer au bonheur de son ennemi est toujours une bonne chose pour soi-même aussi.
Le véritable ennemi : nous-même ! L’ennemi est notre maître !
L’un des obstacles à accepter cela est l’idée persistante que la colère est utile, qu’elle nous protège et nous donne du pouvoir. Sans la colère, nous craignons davantage de nous faire marcher sur les pieds. La colère peut certainement avoir une fonction, ne serait-ce que pour dire aux autres à quel endroit nous instaurons nos limites. Mais dans la plupart des cas, la colère n’est pas utile à l’action : elle voile notre jugement et aspire toute notre énergie.
La 2e piste : Surmonter notre colère en prenant objectivement notre part de responsabilité.
Nos ennemis extérieurs sont nos meilleurs maîtres : ils nous mènent au véritable ennemi !
Le véritable ennemi habite donc en nous, il est nous ! L’ennemi ultra secret, la peur de ne pas être assez bien, est la source de tous les problèmes. Ce sentiment surgit dès l’enfance, lorsque nous apprenons à classer le monde entre les bonnes et les mauvaises choses, ce qui crée immédiatement la possibilité d’être soi-même bon ou mauvais.
Et nous voilà à avoir peur d’être rejetés !
Le développement intérieur voire spirituel, mis en exergue par ce petit virus aux effets grandioses, signifie que nous apprenons à voir et véritablement ressentir que chaque chose et chaque personne ont une place. Nous réalisons, en changeant de regard, en adoptant un regard de bienveillance et de compassion, que tout le monde appartient au merveilleux jeu de la création.
Durant cette période de confinement, nous avons, pour certains d’entre nous, dû vivre des relations de proximité impossibles à fuir. Un long moment de « déconfinage » de vieilles émotions bloquées, archivées, scellées, ce qui a permis de déverrouiller certaines archives de contentieux, et… nous aligner pour mieux nous centrer et sortir gagnants de cette plongée en nous-même, sans aucune autre issue que nous-même !