Comment je relie Psychologie et Spiritualité

Suzanne Wendling

Depuis toujours, j’ai associé la psychologie à la spiritualité. A vrai dire, il n’est pas question de choisir l’une ou l’autre des voies, il faut les comprendre dans un continuum.


La voie thérapeutique essaie d’élever les perspectives de la personne ; elle aide à découvrir comment la plupart de nos souffrances résultent de nos interprétations, croyances et défenses inconscientes liées à nos blessures. La personne voit la cohérence de son fonctionnement et cela va l’apaiser de donner du sens. Elle comprend qu’elle n’évolue pas uniquement dans un monde hostile dont elle serait la victime. Elle se réapproprie la lecture du monde et un sentiment de liberté est alors possible, un espace se libère. Mais ! Comme un vide est dangereux, la personne va peu ou prou remplir à nouveau cet espace par une nouvelle identification. Et c’est comme ça que l’on reste dans son « film personnel »…

C’est ici que le spirituel peut alors commencer. Il va mettre le curseur plus loin, vers la source de notre mental. Parce qu’au-delà de notre conscience ordinaire, il existe un niveau de conscience suprême, extrêmement intelligent. C’est la conscience sans objet, qui traverse tout, se manifeste sous différentes formes, sans jamais perdre sa nature profonde. C’est un espace de liberté totale, où nous goûtons à une paix et un amour infinis. Cela est le fondement même de notre être et de tout ce qui existe.


Nous souffrons à cause de l’ignorance de notre nature profonde. Par défaut, nous nous identifions avec notre ego (rôles, identité, histoires…) et courons ensuite derrière un bonheur toujours inatteignable.


Faire une psychothérapie peut être très utile pour calmer le mental. Les outils thérapeutiques sont très pointus pour éclairer les rouages de l’ego, et ainsi le diminuer. Dans ce sens, la thérapie est très spirituelle, même à son insu ! En ralentissant, l’ego commence à se dissoudre. Un espace va pouvoir se libérer et… l’esprit rejoindre le cœur. Parce que la racine de l’esprit, c’est le soi, le cœur, c’est ce qu’on va découvrir.

Pourtant, on a besoin du mental pour aller au-delà ! On l’utilise pour comprendre et mettre des mots sur ses ressentis. Les mots sont importants pour enraciner l’expérience, mais le travail consiste à aller au-delà des mots ! D’où l’importance de la méditation, pour lâcher-prise et recevoir autre chose. Mental et cœur sont deux vases communicants ; plus le cœur s’ouvre, plus le mental s’affine… jusqu’à ce que les deux soient un.


La psychologie amène à un premier amour de soi, et nous apprend la compassion. L’amour est l’antidote contre l’ego : il lui permet de s’abandonner et de se dissoudre. En fait, l’amour et la conscience forment une seule unité. Et cet amour est à l’intérieur de nous, disponible à tout moment, remplissant notre cœur de paix et de sécurité joyeuse.


Souffrir, c’est résister à ce qui est… Et nous verrouillons notre cœur. Le but est d’accepter, comprendre, puis accepter. Les larmes versées ont un effet de cicatrisation, car la vie ne s’arrête jamais, même au moment de la mort. S’il y a une vraie acceptation, il y a une véritable liberté.
C’est là que nous prenons conscience que le bonheur est à l’intérieur de nous, et non dépendant des conditions extérieures.

Khalil GIBRAN disait : « La profondeur de mes peines sera à la hauteur de mes joies. »

Prochain article : comment augmenter son baromètre « spirituel » grâce aux sons de guérison et notamment les Kototama (en japonais, les sons de l’âme).