
En ce Noël là, Marie venait de border Jésus dans la crèche. Joseph était là, tranquille, et tout aussi tranquilles l’âne et le bœuf mâchaient du foin. Les bergers étaient passés et avaient déposé leurs humbles dons aux pieds deJésus. Les rois mages étaient venus offrir leurs riches présents et s’en étaient allés annoncer la Bonne Nouvelle en leurs pays respectifs. Puis vinrent bien d’autres gens. A chacun qui s’approchait, l’enfant les yeux fermés, avait offert un sourire.
Parmi eux, un très vieux couple. Ils étaient voûtés par le temps et l’on eut pu croire qu’ils portaient la terre sur leurs épaules. Leurs visages étaient si ridés, que leurs yeux et leurs bouches se perdaient dans les plis de leur peau.Leurs pas avaient la lourdeur et la lenteur des années. Qui pouvaient être ces deux vieillards vêtus de haillons ? Leurs vêtements semblaient eux aussi avoir traversé les âges.
Quand ils furent aux pieds de l’enfant, Marie vit que celui-ci ouvrit les yeux : elle vit aussi que la lumière du regard des deux vieillards était la même que celle qui émanait du regard de l’enfant. Puis, la vieille chercha de sa main tremblante la poche de son vêtement. Lorsqu’elle l’eut trouvée, elle en retira un petit objet qui tenait dans sa main. C’était une petite pomme toute rouge, « belle à voir ». Elle la remit dans les mains de l’enfant : c’était comme une transmission.

Puis elle et l’homme se redressèrent, comme allégés d’un poids, allégés du poids de la pomme, de cette pomme qu’ils portaient depuis la genèse du monde.
Au bout de tous ces âges, ils avaient enfin trouvé l’Homme qui saurait en faire autre chose qu’eux, l’Homme qui saurait faire en sorte que l’homme devienne l’Homme qui est au centre du fruit.
Puis cette femme et cet homme, Eve et Adam, quittèrent l’étable, confiants dans le beau devenir de la Vie et de l’Humanité…

Une manière de regarder la crèche…
Et si la crèche était une représentation de chacun d’entre nous, et ceci quelles que soient notre culture et nos croyances ?
En regardant la crèche, il est possible de voir :
Marie, le féminin ; et Joseph, le masculin en chaque Homme.
Jésus, la part sacrée de chacun, part en attente de grandir
L’âne, derrière Joseph est entre autre celui qui est à l’écoute de ce qui vient d’en haut.
Le bœuf, derrière Marie, en lien avec le retournement de nos terres intérieures.
Le chien, le gardien du seuil en chacun de nous
Les bergers sont les gardiens des énergies qui symbolisent les moutons. Ils sont notre vigilance.
Et puis il y a les Rois, notre royauté.
Le chameau, l‘éléphant, qui évoquent les traversées du désert et la sagesse
L’ange, la crèche elle-même…
Dans le prochain article, nous verrons la symbolique du Père Noël…